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 (murphy), the good die young

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Gayle Baxter
Gayle Baxter
THE 100 ◊ THE DELINQUENTS
≈ avatar : jennifer lawrence.
≈ messages : 174
≈ inscrit le : 30/05/2015
≈ double comptes : korra, bjorn et ramsay, la bande de cocos rigolos.
≈ crédits : @jump girl (avatar), uc.
MessageSujet: (murphy), the good die young   (murphy), the good die young EmptyMar 23 Juin - 19:00


now you're just yours
GAYLE BAXTER & MURPHY BAXTER
welcome to your life, there's no turning b a c k. even while we sleep, we will find you. acting on your best behaviour, turn your back on mother nature. everybody wants to rule the world. it's my own design, it's my own remorse. help me to decide, help me make the most. of freedom and of pleasure, nothing ever lasts f o r e v e r. there's a room where the light won't find you, holding hands while the walls come tumbling down || RULE THE WORLD

Des murs gris, et les ténèbres qui disparaissaient trop tôt. C’était tout ce que Gayle pouvait voir – plus encore, tout ce qu’elle connaissait : la vie sur l’Arche n’était faite que de ça. Le métal, froid et impérieux face aux supplications du monde. L’Arche était une prison qui flottait dans l’espace, à des centaines de milliers de kilomètres de la Terre – l’inaccessible. Par-delà la fenêtre de chez elle, la petite brune avait souvent observé le firmament devenir plus noir encore, les boules de feu qu’étaient les étoiles brillant plus vivement que jamais. Rien n’égalait sans doute ce que ceux d’autrefois pouvaient voir, depuis le sol où tous étaient nés. L’autrefois, ceux qui n’avaient pas mérité le refuge qu’ils avaient fini par détruire : bien souvent, la brune avait été trop occupée à détester l’Arche pour même penser aux générations précédentes. A ceux qui avaient eu, à un moment donné, la possibilité de vivre autrement que coincés dans une boîte de conserve. Désormais, ici, elle avait tout le loisir de cogiter dans tous les sens, son esprit s’évadant bien plus loin qu’elle ne l’aurait cru : la Baxter n’avait jamais été de ces nostalgiques personnes, promptes à se nourrir du passé et à rester coincées dans celui-ci. Au contraire, tout ce qui lui avait importé, avait toujours été le présent – rien que le présent. Ils avaient déjà assez à faire comme ça : les inégalités de l’Arche lui avaient échappé pendant trop longtemps – Gayle avait fini par croire qu’elle avait été naïve pendant trop longtemps. Ce qui ne faisait que la rendre plus dangereuse, colérique, impulsive : entière, dans sa haine de tout ce qui l’entourait, sa répulsion à vivre ici. Le garde, sorti il y a quelques minutes, pouvait aisément en témoigner : plutôt, le nez en sang qu’il avait amené à l’hôpital à toute allure. Parce que lui, il pouvait se payer l’hôpital. A la blancheur de sa peau, se mêlaient désormais quelques éclats pourpre de sang, le liquide avait presque déjà séché sur ses mains attachées – et plus personne ne l’approchait désormais. L’interrogatoire semblait fini : tous avaient peut-être pigé qu’elle ne dirait rien, et que lui tirer les vers du nez n’était pas à l’ordre du jour. Ou peut-être croyaient-ils que la faire mariner était la chose la plus intelligente à faire. Les gardes n’étaient, de toute façon, pas les gens les plus intelligents qui soient. Son père n’avait jamais prétendu l’être particulièrement – et contrairement à d’autres, il s’avérait plutôt nonchalant à l’égard de son rôle de pacificateur au sein de cette station sur le bord de l’implosion. Tôt ou tard, d’autres gens découvriraient ce qu’elle avait elle-même trouvé, les inégalités, la manipulation, les mensonges. Les schémas se répétaient à l’infini, et tout ce que la Baxter pouvait imaginer, c’était le jour où le Chancelier recevrait la monnaie de sa pièce, d’une façon ou d’une autre. Dommage, elle ne serait pas là pour le voir désormais : sa mère devait sans doute trouver ça affreux, de gâcher une si jeune destinée – oui, probablement que Cassandre Baxter pensait surtout aux potentielles ambitions de sa fille qu’à sa vie. Et d’ici trois ans, le jour de son exécution, la Conseillère rousse finirait par pleurer sur ce brillant médecin qui ne sera jamais, plutôt que sur la fille qu’elle avait perdue : il était, de toute manière, difficile de saisir une telle idée pour quelqu’un qui s’était toujours senti aussi peu concerné par son rôle de parent.

Cassandre avait seulement glané dans l’existence indigne de sa fille, ce dont elle avait eu besoin, sans jamais s’intéresser au reste. Le silence tendu dans la salle d’interrogatoire avait de quoi inquiéter n’importe qui : pinçant ses lèvres l’une contre l’autre, Gayle émit un petit claquement, persuadée d’avoir fait sursauter les deux gardes derrière elle. Sourire torve aux lèvres, la brune se distrayait d’un rien, toujours plongée dans son silence buté : depuis combien de temps n’avait-elle pas mangé, ou bu ? Dans ses entrailles, elle put sentir son estomac gargouiller, répondant à l’interrogation de son cerveau par une nette protestation. Ici, personne ne lui donnerait à bouffer, de toute manière – pauvre petite fille de la station 1, habituée à avoir trois repas par jour. A l’heure actuelle, rien ne semblait pouvoir l’atteindre ; la brune ne caressait cependant pas l’espoir de voir qui que ce soit de sa famille passer cette porte pour la sortir de cette situation – elle ne voulait pas de leur aide. Surtout pas de celle de sa mère, quand bien même c’était elle qui faisait résonner le nom de Baxter à travers toutes les stations de l’Arche. Quelle plaie – sa mère était cette Conseillère tournée vers un domaine abordable, un corps de métier peuplé de miséreux qui ne faisaient que la détester. Un sentiment que Gayle partageait sans vergogne, toujours prête à éviter tout contact trop long avec sa mère, ne lui adressant qu’une poignée de mots par semaine, qui se limitaient à des échanges basiques, ne respectant même pas les principes de la politesse élémentaire. Depuis combien de jours n’avait-elle pas salué sa mère ? Ça ne changeait rien, Cassandre rentrait au plus tard, et disparaissait faire son travail aussitôt que l’Arche reprenait vie. A ce rythme, ce n’était même plus de l’admiration que la brune avait pour la patience de son père, mais bien de la pitié à l’état pur. Maintenant, ils n’auraient même plus rien pour se donner bonne conscience : leur mariage n’aurait donné naissance qu’à une gamine qu’ils auraient bafouée, au point de devoir la regarder se faire éjecter de l’Arche quelques semaines après ses vingt-et-un ans. Qu’il en soit ainsi. C’était comme ça, la vie ici de toute manière. La réponse à son arrogance silencieuse, fut un grand bruit – la porte qui s’ouvrit à la volée, pour faire apparaître une silhouette au combien familière, toute droit sortie de sa tête. « Papa. » et comme dans un réflexe sempiternel, écrit en elle depuis bien longtemps, Gayle voulut se lever, peut-être pour aller se réfugier dans les bras de son patriarche, et y oublier tout, y reconnaître sa connerie. Une main, brutale et impérieuse, trouvant son épaule, la fit se rasseoir cependant, et la brune se contenta de faire ce qu’elle faisait de mieux – un peu comme sa mère – fuir, fuir le regard de Murphy. Évidemment que son père était là ; il travaillait lui aussi pour cette Arche pourrie, faisait partie de ces gardes auxquels Gayle avait pété les dents avec tant de défiance il y a quelques minutes à peine. Il était son père, avant tout, et elle n’avait aucun mal à s’en souvenir, tant les réminiscences de leur passé transperçaient son esprit désormais – c’était bien la première fois qu’elle ressentait de la honte d’être ici. Pas à cause de ce qu’elle avait fait : Murphy pourrait au moins toujours se raccrocher à l’idée que sa fille n’était pas une criminelle – du moins, pas une d’un point de vue moral.

Qu’y avait-il de mal à soigner des gens qui n’avaient pas les moyens de s’acheter des soins, mais qui souffraient le plus des conditions de vie déplorables de cette Arche ? Qu’y avait-il de mal à sauter un repas dans sa journée pour fourrer ses vivres dans sa poche, et les amener à quelqu’un d’autre ? « Qu’est-c’que tu fais ici ? » demanda-t-elle, tentant d’adopter une voix neutre : ceux qui la connaissaient bien pouvaient cependant décrypter une certaine fragilité dans son ton, un chagrin immuable grattant sa gorge, et faisant faiblir ses assurances. Il n’y avait qu’une poignée de personnes qui pouvaient avoir cet effet sur elle : tout autant l’effet d’un apaisant, d’un baume au cœur, que d’un poignard entre les côtes. Tout autant que son corps le lui ordonnait, Gayle ne chercha pas le moindre contact physique avec son père, rabattant ses mains sur ses genoux, au moment de se reculer, enfoncée contre le dossier de sa chaise – peut-être était-elle finalement, juste une gamine qui tentait de masquer les menottes à ses poignets sous le regard paternel. Et quand ce serait le tour de Brandon, que ferait-elle ? Brandon ne pourrait pas venir ici, au moins ; c’était un privilège qui n’était attribué qu’à ceux qui pouvaient se frayer un chemin dans les méandres de l’organisation de l’Arche. Son père, sa mère. Mister et Madame bras-croisés, qui observaient le déclin de l’Arche sans rien faire. Ce n’était définitivement pas les bonnes personnes, qui avaient les pleins pouvoirs ici. « Je sais pourquoi j’suis ici. Et tu m’feras pas changer d’avis. Si t’es venu pour essayer de me faire cracher le morceau, ça sert à rien. » elle était franche comme ça, dévisageant son paternel avec une superbe retrouvée. Gayle était une défiante dans l’âme – forcément, elle serait, avec le temps, devenue de plus en plus gênante sur l’Arche. Ici, son combat se terminerait à ses vingt-et-un ans, sans doute, mais elle n’avait aucunement l’intention d’entrainer qui que ce soit dans sa chute. Pas ceux en qui elle avait crus, et qui avaient cru en elle.  Pas ceux qu’elle avait aidés, et qui l’avaient aidée. Pas Asha. Pas Azalea. Face à lui, face à n’importe qui, ses aveux resteraient profondément refoulés au fond de sa gorge, au fond de son âme – une conviction, brûlant jusque dans les ténèbres qui s’offraient à elle pour les dernières années de sa vie. « Tu ferais mieux de trouver un autre sujet de conversation, alors. » remarqua-t-elle, baissant les yeux vers ses doigts qu’elle croisait et décroisait nerveusement désormais. C’était, après tout, peut-être leur dernière conversation de toute leur vie. Elle ne voulait pas croire qu’il était là pour lui cracher de la haine en plein visage, la déshériter alors même que tout ce qui l’attendait maintenant, c’était la mort. Aussi brisés qu’ils étaient, ils étaient indéfectibles.
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(murphy), the good die young

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