don't stand so close to me

La vie de groupe qu’elle supporte mal. Trop de souffrance pour qu’elle s’ouvre à nouveau. Les attaches qu’elle repousse, les amitiés qu’elle envoie du revers de la main et lui qu’elle ne supporte pas de voir dans son champ de vision. Le couteau dans la plaie. La rancœur qu’elle n’arrive pas à effacer, qui se glisse sous la moindre parcelle de son épiderme pour lui faire un peu plus mal. La crever. La réduire à néant. Les sentiments refoulés. Les sentiments qu’elle n’assume plus. Qu’elle ne contrôle plus. Les sentiments contradictoires qui se percutent au fond du crâne, qui fait tambouriner le cœur, naître la symphonie cacophonique au fond de sa poitrine.
Elle sait. Elle sait la raison de sa présence. Que la haine. Que la rage et la rancœur de voir qu’il ne se défait pas de ce système. Système qu’elle méprise. Meurtrier de ses parents.

Elle se défait de la foule. Elle ne supporte pas de l’entendre. La voix qu’elle connaît trop bien, les sourires. Les mains. La chaleur du corps et le goût des lèvres. Que la rancune dont elle ne se défait plus. Lui. Lui et son amour du système. Lui et sa trahison.
Un soupire. Le décor qui file. Ce foutu besoin de prendre l’air et les dangers qu’elle ignore. La crasse sur les vêtements. La terre dans les cheveux. Ce besoin de se détendre, de se détacher des autres pour retrouver un semblant de calme. Que les apparences. Que le chaos au fond de l’être qu’elle n’arrive pas à calmer. La femme brisée. La fille perdue. La rage qui anime et qu’elle ne peut oublier.
Elle s’approche de l’eau. Le bruit qui résonne et se fait entendre. Le campement plus loin et la solitude qui calme les maux, qui calme la rage. Missandei, elle s’approche de l’eau, laisse ses mains y plonger pour sentir la fraîcheur contre son épiderme, pour voir la terre se dissiper et laisser ses mains immaculées. Un soupir. Un autre soupir. Elle n’arrive plus à calmer la rage. Elle tambourine, elle emporte la moindre parcelle d’humanité qui lui reste.
L’eau eu visage. L’eau qui roule sur l’épiderme d’ivoire. L’eau qui la lave des conneries, des pensées, des images de lui.

Elle se relève. Missandei, elle n’arrive pas à rester en place. Elle n’arrive pas à rester au campement. Elle n’a pas envie d’entendre les autres, de savoir leur histoire de peur de se rapprocher de quelque, de s’attacher et souffrir une fois de plus. Elle ne supporterait pas une autre trahison, une autre perte. Le cœur irrégulier. Le cœur qui ne bat plus vraiment. Elle n’arrive plus à faire confiance.
Elle s’enfonce un peu plus dans la forêt. Le silence qui plane. Trop calme. Trop paisible.
Le regard qui détaille la moindre parcelle des alentours, à l’affût. Elle n’a plus confiance. La vie qui ne cesse de lui filer entre les doigts et cette foutue impression de ne plus rien contrôler.
Elle scrute les alentours et elle manque le piège.
Le pied qui file dans le vide. Le sol qui se rompt et ses mains qui s’accrochent au rebord. Le cri qu’elle ne retient pas. Le piège qui risque de la tuer. Une foutue connerie. Une distraction. Les pointes mal aiguisées, mais qui risque de la transpercer si elle tombe de si haut. « Merde.. Merde.» Les phalanges qui s’accrochent au sol, mais la terre qui lui glisse entre les doigts. Missandei, elle tente de reprendre contenance, de remonter de ce foutu piège qu’elle n’a pas vu. Ce n’est pas l’un des siens qui a creusé ce trou. Elle sait que c’est eux. Les autres. Les grounders.

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